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comment sevrer bébé de la téterelle

Sevrage de la téterelle: astuces et témoignages

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Tu allaites ton bébé avec une téterelle (ou bout de sein) et tu aimerais essayer de t’en passer ?
C’est une super idée, qui va augmenter tes chances d’allaiter aussi longtemps que tu le souhaites!!
Dans cet article, on te présente différents outils pour t’aider et te soutenir dans cette démarche.

La téterelle, qu’est ce que c’est et quand est-ce qu’elle est proposée ?

La téterelle est un bout de sein en silicone mince qui se pose sur le mamelon de la maman qui allaite. Elle aide le bébé à téter directement au sein. Elle stimule le haut du palais de bébé et déclenche ainsi plus facilement le réflexe de succion…

Son usage est souvent indiqué lorsque le bébé est prématuré, ce qui a un souvent un réel impact positif sur la prise de lait par le bébé.

Mais elle est aussi (trop) régulièrement proposée  quand un bébé a de la difficulté à prendre correctement le sein ou pour soulager la douleur au niveau des mamelons en cas de crevasses. Ce n’est d’ailleurs vraiment pas le meilleur usage de la téterelle. Idéalement,  il vaudrait mieux agir sur les causes de la crevasse pour traiter le problème à court, moyen et long terme.  Mais ça peut être aidant à très court terme pour certaines mamans. Il ne faut juste pas la garder trop longtemps…

Malheureusement, parfois la téterelle est aussi proposée par les soignant.e.s de la maternité, par manque de temps, pour aider les mamans en cas de mise au sein difficile

La téterelle a vraiment aidé certaines mamans à passer un cap difficile et sauvé leur allaitement. Notamment en cas de crevasses et de trop fortes douleurs. 

Mais la téterelle peut malheureusement présenter certains inconvénients au fur et à mesure que les jours passent…

En effet, son utilisation provoque une stimulation moins efficace des seins les premiers temps, ce qui va se répercuter sur la quantité de lait disponible pour bébé. 

Hé oui, rappelle toi!

Quand bébé prend le sein, il est important qu’il ouvre bien grand sa bouche afin de prendre une grande partie de l’aréole en bouche (comme pour manger un tacos ou un hamburger). C’est ce qui va permettre la stimulation des glandes qui fabriquent le lait: elles se situent juste derrière l’aréole.

Par contre, quand on utilise une téterelle, bébé prend juste une petite partie de l’aréole en bouche et cette dernière est beaucoup moins stimulée.  

Ce qui implique que les seins produisent peu à peu moins de lait.  La prise de poids de bébé peut alors être ou devenir insuffisante et la maman manquer de lait. 

Et ça, on veut pas!

Pour que leur allaitement dure aussi longtemps qu’elles le souhaitent…

Quelques stratégies pour dire bye-bye à la téterelle

Pour limiter ces inconvénients, il peut être judicieux d’essayer ces quelques stratégies.

La liste n’est pas exhaustive. Si tu as d’autres expériences, n’hésite pas à les partager en commentaire pour soutenir d’autres mamans. De plus, choisis ce qui vous convient le mieux à toi et ton bébé. Pas besoin de tout essayer en même temps. 

Surtout, il va falloir s’armer de patience et de persévérance pour aider bébé à se déshabituer et téter sans téterelle !

1. Contrôle technique

Avant toute chose, vérifie, à l’aide de professionnel.le formé.e, si ton bébé a un problème de succion spécifique. Une visite chez l’ostéopathe peut souvent être aidant pour débloquer des tensions. 

Demande aussi  à un.e professionnel.le spécifiquement formée.e de vérifier si ton bébé a un ou des freins au niveau de la bouche qui rendraient la succion compliquée.

2. Essaie tétée après tétée. Encore et encore

Essaye de mettre bébé au sein sans la téterelle à chaque tétée. S’il s’énerve trop, remets la téterelle et réessaye de l’enlever une fois que bébé est plus calme et repu et donc moins « pressé » de téter. Essaie ces deux manière de faire et regarde ce qui convient le mieux à ton bébé. Cela peut aussi évoluer dans le temps.

3. Allaiter aux signes d’éveil

Propose le sein à bébé aux signes d’éveil et n’attends pas qu’il soit complètement réveillé. Il mobilisera alors plus ses réflexes archaïques et sera moins impatient. Les mises au sein la nuit sont souvent plus simples car le bébé tète en étant moins réveillé !

(ok, les chouettes n’allaitent pas, mais elles sont trop chouuuuu, non?)

4. Allaiter en « Biological Nurturing »

La “théorie” du biological Nurturing développée par Susan Colson pourrait être inspirante dans cette situation. Essaye de proposer le sein selon cette approche. Cela implique “en résumé” de proposer le sein à bébé en position semi-inclinée, en profitant de la gravité et en laissant le bébé trouver et prendre le sein par lui-même.

5. Sandwich ou tacos: propose un sein facile à prendre en bouche

Propose à bébé ton sein en le formant comme un « sandwich » ou un tacos afin de faciliter une bonne prise du sein. Bébé doit ouvrir grand la bouche en gros 😉

Pour cela, il suffit de comprimer légèrement ton sein en mettant tes doigts en forme de C autour de l’aréole. Tu peux allaiter en madone inversée. Ainsi d’une main, tu tiens ton sein, et de l’autre tu peux guider bébé pour l’aider à prendre le sein correctement.

6. Massages

Prépare ton sein en le massant avant d’y installer bébé et fais couler déjà un peu de lait.  Utilise la méthode d’extraction manuelle du lait. Cela va motiver bébé car il y aura déjà du lait de disponible dès son arrivée sur le sein. C’est un peu apéro time quoi 😉

7. Lune de miel

Le peau-à-peau ou une mise au sein dans un bon bain chaud peuvent aider également le bébé à prendre le sein sans avoir recours à la téterelle.

8. Sors ton tire-lait

En parallèle de tout ce qu’on propose plus haut, stimule tes seins les premiers jours et semaines en tirant ton lait soit manuellement soit avec un tire-lait après les tétées de bébé. L’objectif est de limiter/compenser la diminution de la quantité de lait produite dû à la téterelle. Ce point est vraiment important et devrait être fait dans toutes les situations.

9. Recherche du soutien

Un accompagnement et du soutien par des personnes formées à l’allaitement peut également être d’une grande aide! N’hésite pas à contacter une consultante IBCLC dans ta région. (Trois consultations sont remboursées par la LAMAL en Suisse). Si tu es en France, le site Vanillamilk répertorie tout le soutien à proximité.

10. Arme toi de patience

Garde en tête que le sevrage de la téterelle est facile pour certains, compliqué pour d’autre. Cela peut prendre parfois plusieurs semaines. Ce qui signifie de trèèèèès nombreuses tétées. Peu à peu, le ratio de tétées sans téterelles sera plus important que celui avec. Garde le cap sur l’espoir.

11. Active tes super pouvoirs de maman

Faire un sevrage de la téterelle requiert de la persévérance, de la créativité, de la motivation et de la confiance dans les capacités de bébé à faire sans !

Réfléchis à tes forces, et active ta force principale de manière consciente afin de mettre en place cette stratégie. 

Par exemple, si tu es patiente, regarde cet objectif à long terme, avance tétée après tétée, sans attente de “résultat” à très court terme. A contrario, si ta grande force est ta curiosité ou ton goût d’apprendre, vois cette étape comme une opportunité d’en apprendre plus sur les incroyables compétences de ton bébé et sa capacité à apprendre une nouvelle technique de succion, plus adaptée à long terme. 

Tout ce qui continue de nourrir ta confiance en toi et ta capacité de nourrir ton bébé est bon à prendre et à nourrir.

Paroles de mamans

Parce que les témoignages d’autres mamans qui sont déjà passées par là sont inspirants et encourageants, sept Super Mamans nous partagent leurs expériences. Merci à elles !

“Ma fille a eu la téterelle pendant 1 mois et demi et maintenant plus rien. Je suis allée voir une conseillère en lactation qui n’a vu aucun frein. J’ai persévéré sans (j’avais surtout des crevasses). Ma fille avait de la peine à bien ouvrir la bouche et avec l’aide d’une ostéopathe tout est rentré dans l’ordre, elle m’a bien aidé à la mettre aux seins et maintenant ça roule plus de douleurs et de crevasses. Heureusement j’ai eu plein de bons conseils et ça m’a permis de faire le tri et de voir la méthode qui me correspondait où j’étais le plus à l’aise. J’ai voulu abandonner plein de fois alors que j’avais juste besoin d’un petit coups de main et de la patience et de la confiance en moi et en elle surtout
Jennifer, pour son 1er bébé

“A la maternité, ma fille était très agitée. Après 2 tétées, elle m’a abîmé le bout des seins. J’ai donc opté pour la téterelle car j’avais trop mal. J’ai gardé la téterelle pendant 1,5 mois et un jour ma fille boudait la téterelle. Elle ne voulait plus le sein du tout. J’ai commencé à tirer mon lait puis lui donner avec le biberon et en parallèle j’ai essayé de comprendre pourquoi elle ne voulait plus manger, avec ou sans téterelle. J’ai donc compris qu’elle avait un frein de lèvre. J’ai consulté un ORL pour couper ce frein. Après cette intervention,  j’ai pu reprendre l’allaitement mais toujours avec téterelle car elle s’énervait trop sans. Par contre la prise au sein était vraiment meilleure. A 2 mois, j’ai consulté une conseillère en lactation qui m’a dit de continuer avec la téterelle et proposer mon sein sans la téterelle à chaque tétée. J’ai fait cela et dès que ma fille s’énervait trop avec mon sein je mettais la téterelle jusqu’à ce qu’un jour elle a pris le sein droite et gauche sans s’énerver. J’ai donc continuer de donner le sein sans la téterelle et occasionnellement quand elle perdait patience je remettais la téterelle. Après 2 semaines, j’ai pu sevrer complément la téterelle.”
Nadia, pour son deuxième bébé

“J’ai accouché d’une petite Liorah à 31 semaines (donc avec deux mois d’avance). J’ai tiré mon lait toutes les 3h pendant 6 semaines. Elle a été hospitalisée durant 6 semaines. Chaque jour je lui proposais le sein, mais elle n’arrivait pas à ventouser. On m’a donc à plusieurs reprises proposé d’essayer avec une téterelle, et j’ai fini par tenter. Miracle, elle arrivait enfin à garder mon « téton » en bouche, bien qu’elle ne prenait que quelques ml au début. Elle était donc complétée au biberon pendant quelques semaines. À la maison, j’ai très vite supprimé les biberons lorsque j’ai vu qu’elle tétait plus efficacement. Sa courbe de poids nous montrait aussi qu’on était sur la bonne voie. Par contre, elle n’arrivait pas à téter sans téterelle. Je lui proposais régulièrement le sein sans téterelle mais ne voulant pas la brusquer, je n’ai pas insisté pour  l’enlever. Sauf qu’au bout de quelques semaines, j’ai senti une baisse de lactation et ma fille s’énervait au sein. J’ai fais appel à une conseillère IBCLC qui m’a donné la confiance dont je manquais pour croire qu’il était tout à fait possible d’allaiter ma fille sans téterelle, avec un peu de persévérance. J’ai donc, du jour au lendemain, décidé qu’on aurait plus besoin de téterelle. Je parlais à ma fille et lui expliquait les choses, au début elle s’énervait, mais au bout de 24h elle s’y était faite. Ma lactation a augmenté en puissance depuis qu’on a enlevé la téterelle. Elle a toujours du mal à téter car j’ai un REF et en plus de ça elle a des freins restrictifs de langue/lèvre et un menton retrognate. Nous avons rdv prochainement pour couper ses freins. Malgré tout je suis contente d’avoir eu le courage de supprimer cette téterelle car si je n’avais pas réussi, j’aurai sûrement fini par abandonner l’allaitement auquel je tiens pourtant beaucoup.”
Barbara, pour son 3ème bébé

« J’ai utilisé des téterelles avec mon aînée durant 3 semaines : Crevasses énormes, saignements, des douleurs insoutenables…ma fille qui recrachait du sang (le mien) alors que tout a été vérifié (pas de frein et bonne prise du sein). Sans ça, j’aurais certainement du arrêter alors que c’était hors de question ! Je ne connaissais pas les téterelles et ma sage femme m’en a ramenées. Ma fille avait moins d’un mois. Je l’ai allaité avec, le temps que mes seins cicatrisent. Je les enlevées puis n’en ai plus jamais eu besoin. Ma grande a tété 5 ans. Alors je sais bien que ce n’est pas quelque chose qu’il faut recommander mais personnellement ça a sauvé mon allaitement. Avec la seconde, je n’en ai pas eu besoin. J’ai eu des crevasses les 2 premiers mois mais beaucoup moins et beaucoup moins douloureuse ; c’était gérable avec les coupelles en argent et un peu de crème 1x/j. Au final, on en a déduit que j’ai juste les tétons très sensibles « 
Tamara, pour ses deux enfants

« Pour ma fille j ai eu la téterelle pendant 4 mois et c’est elle une fois qui m’a « choppé » le sein pendant que je replaçais la téterelle sur l’autre sein. Pour mon 2eme enfant, je l’ai utilisée juste une semaine et pour ma 3eme je l’utilise car j’ai des crevasses. Elle a 10 jours mais je compte bientôt l’enlever; j‘essaye souvent de faire sans. Courage vaut mieux allaiter avec une téterelle que pas du tout. »
Céline, pour ses trois enfants

“Enceinte, j’étais préoccupée pour la mise en place de l’allaitement à cause de mes tétons ombiliqués. Ma sage-femme (avec qui je devais accoucher en maison de naissance) m’avait donné plusieurs astuces pour faire sortir les tétons et surtout rassurée que l’allaitement était possible. J’ai finalement dû accoucher à l’hôpital. J’ai demandé à pouvoir faire la tétée d’accueil, la nurse m’a dit que ce n’était pas la peine d’essayer sans téterelle, elle me l’a mise direct et mis mon fils au sein, sans même essayer naturellement. Trop dans les choux pour dire quoi que ce soit, j’ai regretté d’avoir accepté car j’avais l’impression que je ne pourrais jamais revenir en arrière. D’autant que le lendemain, mon fils a dû être placé en couveuse et intubé (durant 4j), je ne pouvais plus le mettre au sein et ai dû stimuler la montée de lait avec le tire-lait. Forcément on m’a vite dit que je n’avais pas assez de lait et qu’il fallait compléter. S’en sont suivi deux mois très compliqués mais je tenais bon, épaulée par mon conjoint. A 2 mois, on a décidé que je ne compléterais plus du tout (j’avais déjà progressivement diminué en mettant un maximum mon fils au sein). Puis 2 semaines plus tard, exténuée, j’ai jeté toutes les téterelles que j’avais en me disant que ce serait quitte ou double! Étonnamment, mon fils a pris le sein et a commencé à téter correctement! Peut-être un gros lâcher prise ou alors nous étions prêts tous les deux… En parallèle, on se doutait qu’il avait au moins un frein restrictif malgré l’avis de tous les pros de l’hôpital. Mais un ORL spécialisé m’a confirmé deux gros freins, qu’il a coupés à 3 mois. Après tout cela, l’allaitement a enfin pu se poursuivre sans aucune encombre et 25 mois d’allaitement plus tard je me dis chaque jour que cela en valait la peine. Je trouve dommage que des professionnels se disent formés aux questions d’allaitement et véhiculent des idées fausses. Sans mon conjoint et une amie, j’aurais certainement abandonné. Ce qui a aidé aussi à supprimer les compléments et téterelles, c’est une infirmière petite enfance (j’ai dû tomber sur une bonne!) qui a été la première pro à me faire déculpabiliser (car on vous pousse à compléter + téterelles mais on vous fait aussi bien sentir que c’est un échec…) et qui a contribué à mon lâcher prise en me redonnant confiance en mon corps, en mes capacités et celles de mon bébé.” 
Séverine, pour son premier bébé

“2 enfants – 2 histoires de téterelles. Pour ma première fille, j’ai dû utiliser une téterelle dès sa naissance. Nous n’arrivions simplement pas à faire sans. Arrivées à 3 mois d’allaitement, ma fille a profité de ma poitrine à l’air, prête pour une tétée, me penchant vers la table basse du salon pour saisir la téterelle pour saisir mon mamelon, l’happer goulûment et faire sa première tétée dans ce bout de plastique! S’en est suivi quelques jours de tétées avec et sans, pour s’en débarrasser définitivement durant le reste de notre aventure lactée qui a duré 21 mois! Pour ma seconde fille, nous avons débuté un allaitement sans téterelle. Lors de mon séjour à la maternité, j’ai demandé plusieurs fois aux sages-femmes de venir vérifier la prise, toutes m’ont confirmé qu’elle t’était bien! Le soucis est arrivé au retour à la maison, 2 nuits atroces, des pleurs à n’en plus finir! J’ai contacté ma sage-femme, et nous avons installé la téterelle! Il semblait que ma fille plaçait sa langue au-dessus de mon mamelon à la place d’en-dessous. J’avais une crevasse, elle recrachait mon lait, elle n’avait pas pris assez de poids! J’ai perdu énormément de confiance en moi et en notre allaitement. La téterelle en place, les tétées furent plus calmes, nourrissantes, enfin paisibles! A 2 mois, un soir de flemme de ma part, j’ai tenté de une mise au sein sans téterelle et cela a fonctionné! Depuis nos tétées se font sans ce bout de plastique pour notre plus grand plaisir! Et j’espère que cet allaitement durera au minimum aussi longtemps que le premier. En définitive, ce bout de plastique que beaucoup diabolisent à sauvé le début de mes allaitements, cela a permis à mes filles de se nourrir de mon lait. Je ne pourrai que conseiller à celles qui en auront besoin de ne pas hésiter, de tenter de le retirer parfois et surtout de se faire confiance… ainsi qu’à leur enfant.” 
Sandrine, pour ses deux enfants